la.clef.des.champs

"Il est important d'avoir des rêves assez grands pour ne pas les perdre de vue quand on les poursuit" Oscar Wilde.

Vendredi 6 août 2010 à 5:18

Moi et la douceur déchirante de la nuit qui passe, qui s’effiloche en heures silencieuses. Moi et mes caprices de gamine mal élevée qui se languit. J’ai mal au ventre, et ça me bouffe de partout comme à chaque fois. Ca empoisonne mon corps qui ne veut pas dormir, ça ôte leurs barrières aux monstres qui s’affolent et s’agitent dans ma poitrine effrayée. Et je me sens désarmée et incertaine. Si seulement j’avais la force de ne pas réfléchir. Les pensées qui me font mal et la peau qui tremble sous la pesanteur des minutes. Quand j’étais môme je courais étouffer les cris de mon ventre dans les draps de mes parents, je me blotissais contre leur chaleur bienveillante et tous les monstres se faisaient la malle.
Maintenant je suis grande et c’est bien cela le problème, je dois jouer à l’adulte et affronter toute seule mes peurs du noir. D’ailleurs, je ne devrais même pas avoir peur, je devrais être grande et forte. Mais j’ai les entrailles qui se serrent et ça me terrorise, j’entends le surgissement des monstres et l’aboi triomphant de l’angoisse. Je n’aime pas quand c’est mon corps qui décide et que je ne comprends pas ce qui m’arrive, je me sens dépossédée de moi-même et soumise à une force que je ne contrôle pas. Personne pour me caresser les cheveux et m’arracher à la nuit. La rengaine de ces affres nocturnes m’épuise. Je me sens toute nue et fébrile. Les trous de la nuit font claquer mes dents.
Je me sens un peu trop vivante.
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