la.clef.des.champs

"Il est important d'avoir des rêves assez grands pour ne pas les perdre de vue quand on les poursuit" Oscar Wilde.

Vendredi 6 août 2010 à 5:18

Moi et la douceur déchirante de la nuit qui passe, qui s’effiloche en heures silencieuses. Moi et mes caprices de gamine mal élevée qui se languit. J’ai mal au ventre, et ça me bouffe de partout comme à chaque fois. Ca empoisonne mon corps qui ne veut pas dormir, ça ôte leurs barrières aux monstres qui s’affolent et s’agitent dans ma poitrine effrayée. Et je me sens désarmée et incertaine. Si seulement j’avais la force de ne pas réfléchir. Les pensées qui me font mal et la peau qui tremble sous la pesanteur des minutes. Quand j’étais môme je courais étouffer les cris de mon ventre dans les draps de mes parents, je me blotissais contre leur chaleur bienveillante et tous les monstres se faisaient la malle.
Maintenant je suis grande et c’est bien cela le problème, je dois jouer à l’adulte et affronter toute seule mes peurs du noir. D’ailleurs, je ne devrais même pas avoir peur, je devrais être grande et forte. Mais j’ai les entrailles qui se serrent et ça me terrorise, j’entends le surgissement des monstres et l’aboi triomphant de l’angoisse. Je n’aime pas quand c’est mon corps qui décide et que je ne comprends pas ce qui m’arrive, je me sens dépossédée de moi-même et soumise à une force que je ne contrôle pas. Personne pour me caresser les cheveux et m’arracher à la nuit. La rengaine de ces affres nocturnes m’épuise. Je me sens toute nue et fébrile. Les trous de la nuit font claquer mes dents.
Je me sens un peu trop vivante.

Jeudi 11 mars 2010 à 18:14

j'aimerais lisser ma vie comme j'ai lissé mes boucles. des vies je crois que j'en ai vécues des millions ; j'ai aimé des millions de gens, vu des millions d'ailleurs.

si j'étais un livre je n'aurais pas de début ni de fin je serais une suite de pages tachées et de mots bazardés à-même les feuilles de papier comme ça sans liaison ni majuscules comme un souffle vital comme un puits sans fond des mots les uns après les autres pour faire des ponts entre ma vie et moi

j'ondule et je grouille, je ne suis jamais concentrée je reste toujours par-delà toujours très loin. Je suis un entrelacs de paradoxes absurdes. Je ne sais jamais qui est celle qui m'observe dans le miroir toutes ces existences en pointillés m'épuisent et me dispersent. Je me sens toute ébouriffée, je me plisse en mille ridules. Je suis comme mes boucles sans épaisseur, aussi mal dessinée, aussi incertaine, aussi flottante. Je fais des projets qui ne naîtront pas, je les regarde crever dans l'oeuf.

je n'ai pas d'essence, que des contre-sens.

et je rêvasse et je m'effrange. Puis je me cherche car je me suis perdue, je vis là où la vie m'a mise car je n'ai pas la force d'ouvrir mes ailes, car je ne sais pas me sauver des apparences.

j'ai l'air serein et trop distant des impassibles, le regard dur et froid de ceux que rien n'abîment. Cache-misère cache-émois, la vérité c'est que vous ne me trouverez pas car je vis en lisière.



Je sème mes coquelicots ici.

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